La fibre de cocotier est, plus que le prétexte, cet Autre qui permet le passage, la prise de conscience et l’investissement dans l’activité créatrice ; le fil conducteur, ce lien magique entre l’être et l’univers, cette chose si banale et si précieuse à la fois, chargée du mystère des lois de la nature, qu’il n’est sans doute pas possible d’abandonner totalement puisque « une fois l’unité retrouvée et le détachement acquis (...) il m’en resterait toutefois un souvenir, une écharde, quelque chose d’infime qui demeure. Car ce n’est pas rien que pareille bonace dans le vacarme, dans le discours sans trêve ni virgule où s’engloutissent nos jours. [1] ».
Ce n’est pas tant avec la fibre que le travail créatif peut se poursuivre mais plutôt par ce qu’il représente, la métaphore qu’elle incarne, cette ambivalence constitutive entre le Sensible et le Naturel - au sens de nature naturante dont elle est issue - ce Surnaturel que l’on peut considérer non seulement comme une forme mais aussi comme une force, au sens où l’on définit la Physique, c’est-à-dire toute cause capable de déformer un corps et d’en modifier son mouvement, une force initiatique.
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La fibre de cocotier serait le fil d’Ariane qui autoriserait le passage de l’infiniment simple à l’infiniment complexe, du microcosme au macrocosme, d’une sensibilité particulière vers un cosmos plastique.
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La fibre de cocotier, dématérialisée, est devenue fibre sensible.
Extrait de mon mémoire de maîtrise